"Une
vieille maison dans la rue Saint-Louis-en-l’Île, une de ces demeures de jadis
qui durent abriter des princes ; aujourd’hui, c’est un poète qui demeure
sous ce toit, c’est M. Marcel Schwob, l’auteur de cette belle traduction d’Hamlet, prince de Danemark, qui fut
représentée chez Sarah. Un
Hindou, porteur d’une lanterne aux verres rouges, m’ouvre la porte et
m’introduit dans le cabinet de travail, où le maître de la maison, face
entièrement rasée, faisant ressortir davantage des yeux brillants d’ascète, me
reçoit ; M. Marcel Schwob interrompt une conversation qu’il avait engagée avec
M. Alester [sic] Crowley, pour nous
présenter l’un à l’autre. M.
Alester Crowley, dont je faisais ainsi la connaissance, grâce à M. Marcel
Schwob, est un être un peu à part, dans le monde ; c’est un Irlandais,
glabre, maigre et long, qui vous regarde de deux yeux rêveurs et qui vous parle
de cette douce voix qu’ont les hommes de sa race, quand ils sont poètes ;
et M. Crowley est poète ; il est aussi bouddhiste ; il est, enfin,
excursionniste ; mais quel excursionniste ! M. Crowley revient, tout
simplement, de voir l’Himalaya. [...]" (Ferrnand Hauser)
Aleister Crowley en 1902
photographié par Jacot Guillarmod pendant l’ascension du K2
Biblio :
- Bruno Fabre, « Une conversation chez Marcel Schwob : Aleister Crowley vu par Fernand Hauser », Spicilège – Cahiers Marcel Schwob, n° 12, Paris, Société Marcel Schwob, 2019, p. 79-80.
- Fernand Hauser, « Retour de l’Himalaya – Un poète voyageur (La Presse, 3 avril 1903) », Spicilège – Cahiers Marcel Schwob, n° 12, Paris, Société Marcel Schwob, 2019, p. 81-85.
Cette photo est magnifique
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