28 mars 2020

Chez Marcel Schwob : Aleister Crowley vu par Fernand Hauser (1903)

"Une vieille maison dans la rue Saint-Louis-en-l’Île, une de ces demeures de jadis qui durent abriter des princes ; aujourd’hui, c’est un poète qui demeure sous ce toit, c’est M. Marcel Schwob, l’auteur de cette belle traduction d’Hamlet, prince de Danemark, qui fut représentée chez Sarah. Un Hindou, porteur d’une lanterne aux verres rouges, m’ouvre la porte et m’introduit dans le cabinet de travail, où le maître de la maison, face entièrement rasée, faisant ressortir davantage des yeux brillants d’ascète, me reçoit ; M. Marcel Schwob interrompt une conversation qu’il avait engagée avec M. Alester [sic] Crowley, pour nous présenter l’un à l’autre. M. Alester Crowley, dont je faisais ainsi la connaissance, grâce à M. Marcel Schwob, est un être un peu à part, dans le monde ; c’est un Irlandais, glabre, maigre et long, qui vous regarde de deux yeux rêveurs et qui vous parle de cette douce voix qu’ont les hommes de sa race, quand ils sont poètes ; et M. Crowley est poète ; il est aussi bouddhiste ; il est, enfin, excursionniste ; mais quel excursionniste ! M. Crowley revient, tout simplement, de voir l’Himalaya. [...]" (Ferrnand Hauser)


Aleister Crowley en 1902
photographié par Jacot Guillarmod pendant l’ascension du K2


Biblio : 

- Bruno Fabre, « Une conversation chez Marcel Schwob : Aleister Crowley vu par Fernand Hauser », Spicilège – Cahiers Marcel Schwob, n° 12, Paris, Société Marcel Schwob, 2019, p. 79-80.

- Fernand Hauser, « Retour de l’Himalaya – Un poète voyageur (La Presse, 3 avril 1903) », Spicilège – Cahiers Marcel Schwob, n° 12, Paris, Société Marcel Schwob, 2019, p. 81-85. 

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